Mes chers Radis ! J’ai entamé mon année de visa vacances-travail au Japon il y a maintenant six semaines. Et juste avant de commencer à travailler en station de sports d’hiver à Yuzawa, j’ai séjourné quelques jours à Nikkô, à deux heures en train de Tokyo. En effet, je disposais de quatre jours de temps libre pendant la première semaine de décembre… Cependant, j’ai vite réalisé que c’est une période compliquée pour visiter le centre du Japon. Ce n’est plus la saison des feuilles d’automne, et pas encore la saison de ski… Et pour cette raison, de nombreuses infrastructures sont fermées ! Après m’être longuement creusé la tête, j’ai finalement décidé de passer ces quelques jours à Nikkô. Même si certaines activités étaient effectivement indisponibles, je n’ai pas regretté mon choix 🙂
Visiter Nikkô grâce au « Tobu Pass »
En faisant quelques recherches sur ma nouvelle destination, je suis vite tombée sur une information en or : l’existence du « Tobu Pass » pour visiter Nikkô ! Il s’agit d’un pass touristique réservé aux étrangers visitant le Japon, proposé par la société de trains Tobu. Pour une quarantaine d’euros, on peut obtenir un pass de quatre jours qui permet de faire l’aller-retour en train entre Tokyo et Nikkô, mais également utiliser de manière illimitée les bus et trains locaux dans et autour de Nikkô. Bonus, on peut même prendre les bateaux de croisière sur le lac Chuzenji, ou encore le téléphérique d’Akechidaira. Je vous assure, je ne suis pas payée pour faire de la pub… 😉 Mais si vous allez à Nikkô, prenez ce pass, c’est trop un BON PLAN. Pour l’acheter, il suffit de se rendre au « Tourist Center » de la gare Tobu-Asakusa de Tokyo.
Ce pass est vraiment bon plan car il y a plein de choses à faire autour de Nikkô : plusieurs lacs, de nombreuses cascades, de magnifiques randonnées, des balades en bateau, des onsen en pagaille… Sans compter l’attraction principale de la ville de Nikkô elle-même : les très fameux temples bouddhistes et sanctuaires shintô, construits dès le 8ème siècle et classés par l’UNESCO. Pour ma part, j’ai réparti quelques-unes de ces activités sur quatre jours, ce qui m’a permis d’avoir un bon aperçu du coin, tout en me donnant envie de revenir pour l’explorer encore plus à fond !
Rando de la cascade de Ryuzu à Yumoto Onsen
Pour mon premier jour à Nikkô, j’ai décidé de faire une belle rando au départ de la cascade de Ryuzu, juste en amont du lac Chuzenji. En quatre heures environ, cette balade tranquille m’a emmenée à travers les forêts et marécages du plateau de Senjogahara, devant les chutes de Yu, puis le long des rives du petit lac Yunoko, jusqu’au village paumé de Yumoto Onsen. Là-bas, après une bonne trempette dans la source chaude, j’ai repris un bus pour rentrer à Nikkô. Tout ça avec mon cher Tobu Pass, bien entendu 😉
Onsen signifie « source chaude » en japonais. Comme le Japon est une terre hautement volcanique, on retrouve des onsen un peu partout dans le pays, et en particulier dans les régions montagneuses comme Nikkô. M’y baigner est une de mes grandes passions 🙂
Entre les cascades de Ryuzu et de Yu, le plateau de Senjogahara…
… puis les rives du lac Yunoko jusqu’au village de Yumoto Onsen
De l’autre côté du lac Yunoko se trouve le minuscule village thermal de Yumoto Onsen. Comme nous étions hors saison, presque tous les hôtels, restaurants et établissements de bains étaient fermés. Cela donnait au lieu un petit charme désuet, qui n’était pas sans rappeler les thermes fantômes du film Le Voyage de Chihiro... J’ai cependant réussi à trouver un onsen ouvert, où j’ai fait une longue trempette bien appréciée après ma longue (quoique tranquille) randonnée 🙂
L’eau de Yumoto Onsen est très particulière car elle est d’un blanc laiteux et dégage une forte odeur de sulfure… C’est-à-dire d’œuf pourri xD On la surnomme « source de beauté », car elle est soi-disant excellente pour le teint. Je dois avouer que j’avais la peau étonnamment douce après ma baignade !
Excursion à la cascade de Kirifuri
Pour mon deuxième jour à Nikkô, il ne faisait pas très beau. Plutôt que de refaire une grande randonnée, je me suis donc contentée d’une excursion à la jolie cascade de Kirifuri. Toujours armée de mon Tobu Pass, j’ai pris un bus jusqu’à l’entrée du sentier qui y mène. J’étais seule dans le bus… et j’ai également eu la forêt et la vue sur la cascade pour moi toute seule 🙂
Cascade de Kegon et rive est du lac Chuzenji
Pour mon troisième jour à Nikko, j’ai décidé de visiter les alentours immédiats du beau lac Chuzenji. Si j’étais arrivée avant le 1er décembre, j’aurais pu emprunter les petits bus électriques qui circulent sur sa rive ouest, ou bien les bateaux de croisière qui le sillonnent. Cela m’aurait notamment permis d’en faire tout le tour en une seule journée. Cependant, tous ces services sont suspendus pendant la saison d’hiver, et c’est pourquoi je me suis contentée de randonner sur la rive est.
Source chaude de Kinugawa Onsen
Pour finir cette journée de gros temps, je suis repassée par Nikkô et, toujours avec mon Tobu Pass, ai pris un petit train local pour Kinugawa Onsen. Il s’agit d’une autre station thermale très réputée, à une vingtaine de minutes à peine de Nikkô. Depuis l’une des petites gares qui jalonnent la vallée étroite de la rivière Kinugawa, j’ai rejoint à pied un petit onsen au bord de l’eau. J’avais calculé mon coup pour y arriver juste avant la tombée de la nuit, car j’adore voir le paysage s’effacer dans les ténèbres depuis le confort du bain brûlant !
Les feuilles s’attardent
Ce petit haïku m’a été inspiré par la vue depuis le bain d’où, juste entre chien et loup, j’ai effectivement vu une grue blanche remonter le cours de la rivière, juste au ras de l’eau. Dans la lumière si particulière du jour tombant, son plumage blanc paraissait presque phosphorescent.
Sur la rivière turquoise
Passe une grue blanche
Visiter les temples de Nikkô, patrimoine de l’Humanité
J’ai passé mon quatrième et dernier jour à Nikkô à explorer les superbes temples qui font la renommée de la ville. Classés par l’UNESCO, ils constituent un magnifique exemple de l’architecture bouddhiste et shintô du XVIIe siècle. C’est l’un des premiers lieux d’implantation du bouddhisme au Japon, et la montagne entière est considérée comme sacrée.
Le tison résonne
Parmi les bâtiments du temple Rinnô-ji se trouve un hall spécialement construit pour résister au feu, où l’on réalise le « rituel du feu de Goma ». Au cours de ce rituel, un moine en grande tenue brûle les tablettes de bois où les fidèles ont calligraphié leurs prières, tout en psalmodiant et en faisant tinter son tison. La flamme s’élève à plus d’un mètre dans l’odeur de fumée et d’encens. Comme les photos étaient interdites, je vous ai composé ce petit haïku à la place… 😉
Faisant crépiter la flamme
Dans le chant du moine
Le temple Tosho-gu, dernière demeure du 1er shogun
Le plus célèbre temple de Nikkô, le Tosho-gu, a été construit en l’honneur de Tokugawa Ieyasu, premier shogun du Japon. Sa prise de pouvoir a marqué le début de la fameuse époque d’Edo, qu’on considère comme correspondant au « Japon traditionnel ». En effet, c’est pendant cette période d’isolation totale par rapport au monde extérieur, de 1600 à 1868, que s’est cristallisée l’esthétique traditionnelle japonaise. Le temple, construit en 1617, est un joyau d’architecture bouddhiste, tout recouvert d’incroyables sculptures en bois peintes.
Mausolée Taiyuin
Parmi les temples de Nikkô, on retrouve également un mausolée plus petit, consacré au 3ème shogun, Tokugawa Iemitsu. Petit-fils du premier shogun et mort en 1648, celui-ci souhaitait reposer près de son grand-père mais, en signe de respect pour lui, avait commandé une « version sobre » du Tosho-gu.
La spécialité de Nikkô : le yuba !
En termes de gastronomie, Nikkô est connue pour le yuba, qu’on pourrait qualifier de « peau de lait de soja ». En effet, il s’agit de la fine pellicule qu’on obtient à la surface du lait de soja lorsqu’on le fait bouillir. Comme avec le lait de vache, en fait ! A Nikkô, on récupère cette pellicule pour en faire de nombreux plats, et notamment des desserts. Comme le goût est très léger et subtil, j’estime pour ma part que l’intérêt principal du yuba réside dans sa texture moelleuse, qui fond agréablement sous la dent. Avec ses saveurs subtiles et artistiquement fades, c’est un produit typique de la cuisine traditionnelle japonaise…
Finies les vacances…
Comment résumer cette expérience à Nikkô au cours de la première semaine de décembre ? Pas de feuillages flamboyants, pas de bosquets d’azalées, pas de fleurs de cerisier ou de pentes enneigées. Pas de touristes… Pas de regrets !! La tranquillité n’a pas de prix. Surtout que ça me donne autant de bonnes raisons d’y retourner à d’autres saisons 😉 Mais avant de penser à mes prochaines vacances, je dois d’abord me concentrer sur mon nouveau boulot… En effet, j’ai entamé il y a deux semaines ma saison de ski dans la préfecture de Niigata ! Je vous en dirai plus très bientôt 😉 Et en attendant, beau début d’hiver à tous !
Oh, le dragon en bois on dirait vraiment Mushu qui serait passé du coté obscur !
Joli article, les photos sont vraiment magnifiques et donnent envie !
Merci beaucoup Soeurette ! Ça tombe bien, tu auras bientôt l’occasion de voir de très beaux temples en direct 😉😉😉
Merci, Marion – je trouve aussi que les photos sont parmi les plus belles de tout le o
Oops … de tout le voyage! Bises
Merci beaucoup Henri ! C’est que le Japon est si photogénique… 🙂
Bien heureuse de te lire p’tite Marion et de voir que la vie japonaise est belle et joyeuse pour toi ! Trop contente de te savoir entourée pour ces fêtes de fin d’année. 🙂 Enjoy un max ! Au plaisir de continuer à te suivre en 2020! C’est une vraie bouffée d’oxygène tes petits articles et ces magnifiques photos ! Take care ! Je t’embrasse fort, Laethi
Oui je fais une petite pause blog en ce début d’année mais je n’ai pas fini de vous raconter mes aventures culinaires et asiatiques 😉 gros bisous !!
Tu avais raison, tout m’attire à Nikko 🤗
Lacs , onsen, cascades , macaques ,randos et temples. Les photos sont superbes , de vrais tableaux. Que d’eau ! Que de ciel ! Que de forêt!
On ira, c’est promis ;p
Que c’est beau toute cette eau et encore de l’eau….
On ne se lasse pas
Et comme tu décris bien l’ambiance
Bravo mariounshan
Et merci
C’est vrai que c’était des vacances très aquatiques ^^ l’eau tombait même du ciel !!
Une rencontre….fortuite…avec …un ours … 😐… Magnifique;)
Eh oui, c’est pas si rare au Japon… J’avoue que je préfère être tombée sur les macaques xD merci de me lire 🙂 🙂
« Qui n’a jamais eu l’impression de percer le mystère de la vie en regardant un chat dormir ? »
Tellement vrai, quoi de plus apaisant qu’un chat ronronnant sur les genoux 😁😁
Rrrr rrrr rrrrrrrr
Les photos sont magnifiques, on se croirait vraiment dans un film !!
Et c’est marrant que tu parles du « Voyage de Chihiro » parce qu’il est passé hier soir sur France 2, j’ai trop pensé à toi 😉
Miam miam les udon, j’aime tellement ça *o*
Idée improbable : pourquoi ne pas publier un recueil des haikus que tu as écris et écriras tout au long de cette année ? 😀
En tout cas tu nous régales ma chérie, merci <3
Pas si improbable, comme idée… J’essaye d’en écrire un par semaine, et je commence à m’améliorer…. Je note, je note ! Chlo, tu seras mon impresario xD
Magnifiques photos et Merci pour ton récit !!! Effectivement cela donne envie de s’y rendre pour voir ces paysages encore avec d’autres couleurs !
Je me réjouis que tu sois bien entourée pour passer cette fin d’année,
Je t’embrasse,
Véro
Merci à toi de me lire !! C’est vrai que je suis bien entourée ici… La vie en station, c’est vraiment une expérience nouvelle, j’ai hâte de vous raconter ça 😉
Gros bisous
Quel bonheur et fraîcheur de te lire ! Tes photos sont superbes et donnent envie de s’évader plus encore…
Je te souhaite une très belle nouvelle année au Japon. J’ai hâte de lire tes aventures de loueuse de ski 🎿. Mon petit doigt me dit qu’on va bien rigoler ! 😆
Je t’embrasse
Marie
Hahahaha ça oui, y a de quoi rigoler… Promis, je vous raconte bientôt tout ça ^^
C’est magnifique !! J’étais déjà attiré par le Japon mais ton récit m’a totalement convaincu !
Tu m’étonnes, je suis absolument sûre que t’adorerais !! Viens faire un coucou quand tu veux 😉
Hello Marion. Je vous ai laissé un commentaire récent sur la partie Fin du périple transsibérien…:-)
Bon courage au Japon dont je ne connais que Kobe pour raisons professionnelles,.
Patrick.
Merci beaucoup Patrick ! Je n’ai pas eu le plaisir de visiter Kobe lors de mes deux précédents séjours au Japon, mais cette année je compte bien rectifier cela 🙂 Si jamais vous avez des suggestions, je suis preneuse.
Hello Marion ! Alors un GRAND merci pour avoir pris le temps de me répondre. Autant je peux être intarissable sur Miami ou j’ai vécu 4 ans, autant 5 jours à Kobe pour un salon professionnel ne m’ont pas donné l’occasion de profiter ou partager…:-( Notre hôte sur place nous avait fait prendre l’air quand même pour voir un sanctuaire exceptionnel presque au centre de kobe je crois, Ikuta, notre correspondant sur place nous a sortis dans un quartier commercial avec galeries marchandes et restaurants – le truc assez touristique mais pas vraiment d’âme, sauf celle des cartes bancaires- et nous sommes allés le troisième jour plus cool que les premiers, faire des emplettes souvenirs dans le quartier… chinois (! un comble au Japon). Presque meilleur qu’a l’hôtel, surtout avec la marche et les odeurs de street-food qui attisent la faim.
J’étais en Russie il y a peu pour les fêtes de fin d’année de décembre 2019/2020 où une lointaine partie de ma famille vit toujours, mais je n’ai pas cherché à rencontrer ou retrouver qui que ce soit, c’était une visite amicale chez une amie de longue date.
Cette virée transsibérienne me passionne de plus en plus, vivement la …retraite 🙂 et longue vie aux blogueuses intrépides !
Patrick.