Avec ce troisième et dernier article, nous bouclons notre voyage en Inde du Nord ! Rappelez-vous : en octobre dernier, ma Sœurette et moi nous rendions au mariage traditionnel de mon ami Dipankar. Puis je vous racontais la visite d’une plantation de thé d’Assam bio. À présent, passons… au sublime RAJASTHAN ! Ou comment deux sœurs explorent le Rajasthan en trains à couchettes.
Comme nous n’avions que cinq jours pour visiter le Rajasthan, c’était rythmé ! De l’aéroport de Delhi, nous avons directement rejoint Agra, la ville du Taj Mahal, en train. Puis, après une journée intense de visites, nous avons embarqué pour onze heures de train à couchettes jusqu’aux contrées désertiques de l’Ouest. C’est ainsi que nous avons passé deux jours dans la fantastique ville de Jodhpur (notre coup de cœur !). Puis nous prenions à nouveau le train de nuit pour rejoindre Delhi et boucler la boucle… Un voyage express mais riche en émotions, en aventures et en éclatantes couleurs.
Voyager en train au Rajasthan : un bonheur et une galère
La vie en gare : gare aux arnaques…
En général, j’adore prendre le train – c’est mon mode de transport préféré (d’où mon projet de relier St Pétersbourg et Pékin en Transsibérien, d’ailleurs !). Mais je dois avouer que prendre le train en Inde toute seule avec ma sœur s’est révélé un défi. Notre expérience a commencé à la grande gare toute déglinguée d’Old Delhi, que nous avions rejointe en métro depuis l’aéroport. Il y avait des gens partout, partout, partout et nous étions les SEULES Occidentales à l’horizon. Autant vous dire que, malgré nos efforts pour nous fondre dans le décor, on ne passait pas inaperçues…
C’était la première fois qu’on se retrouvait seules toutes les deux en Inde. En effet, pendant tout notre séjour en Assam, on était constamment dorlotées par la famille de Dipankar. Là, c’était notre premier saut sans filet dans la foule indienne, et à Delhi en plus ! Alors, on était bien briefées : on avait lu dans le Lonely Planet qu’il fallait faire attention aux arnaques à la gare de Delhi. Soi-disant, des hommes prétendaient que le Tourist Office était fermé pour nous faire acheter nos billets à un faux guichet… Eh bien, c’est EXACTEMENT ce qu’il nous est arrivé xD
Au Tourist Office de la gare, des quotas de billets sont réservés aux touristes. Encore faut-il le trouver !
Nous avions réussi à réserver la plupart de nos billets de train à l’avance sur internet. Cependant, impossible d’avoir de la place dans le train de nuit du retour (Jodhpur-Delhi). Il était affiché archi-complet : nous risquions de rester coincées à Jodhpur à la fin de notre périple et de rater notre avion du retour !! Or, nous savions qu’en passant par le Tourist Office nous pourrions avoir accès aux quotas réservés aux touristes…
Seul bémol : il faut le trouver, le Tourist Office !! Vous me direz, rien de plus simple, il suffit de regarder autour de soi et de chercher le panneau, n’est-ce pas ? Sauf que c’est sans compter sur nos tronches de blancs-becs et nos sacs à dos de touristes. Une chose que m’a apprise la baroude en Inde, c’est qu’il ne faut jamais, JAMAIS avoir l’air de chercher quelque chose. Dès qu’on montre la moindre hésitation sur la direction à suivre, dès qu’on ralentit le pas, un essaim de chauffeurs de rickshaw et de rabatteurs se jette sur nous. Malheureusement, je n’exagère pas.
Les rickshaws, plus connus sous le nom de tuk-tuk en Asie du Sud-Est, sont ces petits véhicules à trois roues. Munis d’un moteur de scooter, ils se faufilent partout. On s’assoit à l’arrière, sur la banquette abritée de tôle ou de bâche, et on négocie âprement la course avec les chauffeurs parfois roublards 😉
Une seule solution pour écarter les rabatteurs : marcher droit devant soi d’un air décidé, même si on est complétement paumé…
C’était vraiment nouveau pour nous et ça nous a obligées à adopter un comportement abominaffreux : il fallait les ignorer complétement. Au début, on regardait les gens qui nous parlaient, on leur disait poliment « non, merci », des fois même on s’excusait. Mais on a vite compris que, dès qu’on croisait le regard de quelqu’un, c’était comme une invitation à engager la conversation… Du coup, on a fini par se résoudre à les ignorer royalement :/ Je détestais faire ça, mais je n’avais pas le choix, sinon impossible de faire deux mètres !
On marchait donc vite, droites comme des i, en jetant des regards en coin pour chercher discrètement le panneau « Tourist Office ». Assez ardu, comme exercice : avoir l’air de savoir exactement où on va tout en cherchant désespérément quelque chose xD Malgré nos efforts, deux hommes en uniforme ont foncé sur nous. D’un air très ferme et officiel, ils ont tenté de nous entraîner de l’autre côté de la gare en répétant : « Tourist Office, this way ». Ils étaient si sûrs d’eux que Louise y a cru : elle commençait à les suivre quand j’ai enfin aperçu le petit panneau « Tourist Office ». Il était bien planqué, ce couillon ! Du coup, j’ai littéralement arraché Louise des mains de ces messieurs (qui n’hésitaient pas à l’entraîner par le bras) et on s’est enfuies dans la direction du panneau.
Loué soit le service public indien !
Qu’on se le dise : le Tourist Office de la gare de Delhi NDLS est à l’étage, il est grand et officiel, il ressemble à une salle d’attente et personne ne cherche à vous y emmener !!! Quand on est entrées là-dedans, toutes essoufflées, on avait l’impression d’atteindre l’El Dorado. Le fonctionnaire, d’humeur très indolente, nous a fait poireauter un moment en sirotant son masala chaï. Mais on s’en foutait, on pouvait enfin se poser tranquillement ! Cerise sur le laddu : il nous a annoncé qu’il restait deux couchettes de première classe pour notre train du retour. Hourra, on n’allait pas rester coincées au fin fond du Rajasthan ! Quel soulagement… On n’avait pas encore quitté Delhi mais on avait déjà vécu de grandes aventures xD
La vie à bord des trains indiens : en 1ère et en 2ème, c’est la classe !
Train de jour : « chaï, chaï, chaaaï… »
Après ces aventures à la gare d’Old delhi, nous avons embarqué pour un court trajet à destination d’Agra (1h30 seulement). Et devinez ce que j’ai préféré dans ce train indien ? Mais oui : les employés du wagon-restaurant qui circulent dans les voitures pour vendre à boire et à manger ! Les vendeurs de thé se promènent avec un bidon en métal muni d’une poignée et d’un petit robinet. Il passent dans les allées en scandant « chaï, chaï, chaaaï », c’est une véritable litanie. Les voyageurs les arrêtent au passage pour se faire servir un gobelet de masala chaï tout chaud et mousseux.
Pour ma part, j’avais les crocs après toutes ces émotions. Je me suis donc payé une assiette de pakoras (beignets de légumes) bien chauds ! Ils n’étaient pas exceptionnels, mais j’adoooore qu’on m’apporte à manger – ça a quelque chose de régressif. Un conseil, cependant : quand on mange dans le train, mieux vaut ne pas regarder les cuisines en passant 😉
Train de nuit : ne pas faire l’impasse sur les couchettes !
Quand on veut prendre le train en Inde, mieux vaut savoir qu’il existe d’énormes différences entre les classes. C’est vraiment frappant : on dirait que toute la société indienne est résumée dans ces très longs trains. Il y a au moins six classes différentes, réparties de l’avant jusqu’à l’arrière du train. En première, les cabines privées climatisées ont des rideaux et un bouquet de fleurs en plastique. Il y a même une douche au fond du wagon et on nous apporte un plateau-repas. La dernière n’est ni plus ni moins qu’un grand wagon nu, sans sièges ni portes ni vitres. Quand ces wagons-là sont pleins, c’est assez terrifiant car on voit les gens entassés devant les ouvertures, comme prêts à tomber à la moindre secousse. Perso, ça m’a fait vraiment bizarre de voyager de manière si différenciée dans un même et unique train…
En ce qui nous concerne, nous avons testé les trois premières classes : toutes étaient climatisées, équipées de couchettes et de draps, et franchement calmes et sécurisantes. Je recommande vivement à quiconque en a l’occasion de prendre les trains de nuit en Inde ! Ça permet à la fois d’économiser l’hôtel, de gagner du temps et de se frotter aux locaux 🙂
Agra, épuisante et magnifique, toute de marbre vêtue…
Après notre premier et court trajet en train, nous sommes arrivées à Agra. Cette ville est un incontournable du Rajasthan, puisque c’est la ville d’une des sept merveilles du monde… Le Taj Mahal, of course ! C’est donc, comme vous vous en doutez, extrêmement touristique. Du coup, c’est une ville éreintante, où les rabatteurs sont particulièrement nombreux et les chauffeurs de rickshaw rudes au marchandage… Mais, très franchement, ça vaut le coup !! Pour notre part, nous y avons passé une nuit et une longue journée, et c’était juste la bonne dose d’Agra.
Le Taj Mahal de l’aube au crépuscule : oui, il mérite largement sa réputation
Nous avons décidé de visiter le Taj Mahal à l’aube pour trois raisons :
- Il ne faisait pas encore trop chaud (le reste de la journée allait être tout simplement caniculaire)
- Les couleurs ocres du soleil levant lui conféraient des reflets dorés… C’est la fameuse golden hour, si prisée des photographes
- Il y avait BEAUCOUP moins de monde que le reste de la journée. Et avoir le Taj Mahal pour soi, ça n’a pas de prix 😉
Le Fort d’Agra : dentelle de grès rose et marbre blanc… Un concentré de Rajasthan
Après notre visite du Taj Mahal à l’aube, nous avons pris un rickshaw pour rejoindre le « Fort Rouge » d’Agra. Il est infiniment moins connu que le Taj Mahal, et pourtant je pense qu’il vaut à lui seul le détour par Agra ! J’ai ADORÉ flâner dans les nombreuses cours successives de ce palais fortifié.
Baby Taj, petite merveille méconnue à Agra
Pour finir la journée en beauté, nous avons décidé de visiter un monument plus méconnu d’Agra : « Baby Taj ». C’est ainsi qu’on surnomme cet autre mausolée de marbre, légèrement plus ancien et bien plus petit que le Taj Mahal. Pour moi, il a cependant deux grands avantages par rapport à la merveille du monde :
- Il est moins connu et il y a donc beaucoup, beaucoup moins de monde (on était franchement tranquilles)
- Il est moins impressionnant par sa stature mais ses ornements sont d’une infinie finesse. Les motifs en marbre, grès rose et pierres diverses sont extrêmement variés. Les sols sont ornés de carreaux aux nombreux motifs différents, les plafonds sont peints et ornés de dorures… Bref, on ne sait plus où donner de la tête !
Jodhpur : la cité bleue au milieu du désert, notre coup de cœur !
Après cette longue journée de visites dans la cohue d’Agra, nous avons pris un train de nuit pour rejoindre Jodhpur. La journée nous a paru encore plus longue car le train a eu plusieurs heures de retard… L’attente à la gare, dans la chaleur et la foule, a probablement été le moment le moins agréable du séjour ! Mais quel bonheur d’arriver au petit matin à Jodhpur. Posée au milieu du désert, sa vieille ville aux murs bleus a un charme incroyable… Nous étions en outre dans une guesthouse absolument fabuleuse, que je recommande à 200 % : le Amman Homestay. Une pension familiale installée dans une maison noble très ancienne, avec une terrasse donnant directement sur le fort de Mehrangarh… Accueil adorable, chambres dignes d’un maharadjah et super resto sur le toit : on était trooooop frustrées de n’y rester qu’une nuit !
Mehrangarh, la forteresse du soleil
J’ai eu un ÉNORME coup de cœur pour le monument phare de Jodhpur, Mehrangarh, dont le nom signifie « forteresse du soleil ». Cet immense palais fortifié du XVe siècle, bâti de grès rose-ocre, émerge d’un impressionnant plateau rocheux surplombant Jodhpur. Le plus fascinant, c’est qu’on ne voit pas où se termine la montagne et où commence la construction. On a l’impression que l’intégralité de la forteresse a été sculptée à même la roche…
Nous avons eu l’excellente idée de visiter Mehrangarh en fin de journée, profitant ainsi des teintes du couchant. Cette lumière douce, ainsi que les nuées d’hirondelles et le chant des musiciens de rue, donnaient aux lieux un charme irrésistible. Tout était baigné dans une indescriptible poésie…
Bazar aux épices et autres délices
Nous avons terminé notre visite de Mehrangarh au coucher du soleil, heure à laquelle le fort ferme ses portes. Ensuite, nous sommes descendues dans la vieille ville par les petites ruelles tandis que la nuit tombait… Jodhpur est réputée pour ses bazars, ses bijoux, ses tissus et ses épices. Nous tombions à pic car tout ce petit monde s’éveille au crépuscule !
Le marbre translucide du mausolée Jaswant Thada
A Jodhpur, nous avons encore visité… devinez quoi ?? Eh oui, un mausolée de marbre blanc ! Une fois n’est pas coutume 😉 Il s’agissait du Jaswant Thada, cette fois beaucoup plus récent que le Taj Mahal (1899). Lové au creux d’un vallon désertique un peu à l’écart de la ville, ce lieu est lui aussi très poétique. Et quand le soleil de plomb tape fort sur les murs, on découvre que le marbre peut être translucide…
Delhi et son Fort Rouge
C’est à regret que nous avons quitté Jodhpur et notre super chambre de princesses du Amman Homestay ! Nous nous sommes promis d’y retourner un jour… Avant de nous rendre à la gare pour prendre le fameux train de nuit pour Delhi, celui que nous avions réservé in extremis au Tourist Office 😉
Je vous parlerai peu de Delhi : nous n’y avons passé qu’une journée, dans un état de fatigue et de déshydratation assez avancé… Et globalement on n’a pas trop kiffé. La visite du Fort Rouge (eh oui, il y a aussi un fort rouge, comme à Agra ! Faut pas confondre) nous a déçues. En soi, le lieu avait de l’intérêt – mais il n’était pas du tout aussi bien entretenu que les monuments que nous avions vus à Agra et à Jodhpur. Encore du marbre et du grès rose, mais moins beaux quoi 😉 Et surtout, les familles qui visitaient en même temps que nous nous ont GONFLÉES. Ils étaient étrangement relou, à nous dévisager comme des bêtes curieuses, faire des selfies avec nous sans nous demander la permission, nous coller le train… Malheureusement, ça nous a pas mal gâché la visite !
Mais cette dernière étape n’a en rien entaché les excellents souvenirs que nous avons pu construire. Oui, le Rajasthan est épuisant, poussiéreux, brûlant, bruyant, bondé, peut-être même dangereux par moments… Mais quelles merveilles il renferme ! Je ne regrette qu’une chose, c’est de ne pas avoir eu plus de temps pour le visiter. A charge de revanche ? Si j’écoutais Louise, on serait déjà en train de planifier le prochain voyage en Inde, mais au Sud cette fois-ci :p
Chers Radis, j’espère que ce petit tour au Rajasthan vous a plu ! Si c’est le cas, n’hésitez pas à le partager « sur les internets », comme dit ma Sœurette 😉 Pour ma part, je tiens à vous remercier car d’écrire cet article, plus de six mois après mon retour, m’a permis de revivre le voyage intensément. Aaaaah, les hirondelles de Mehrangarh dans le soleil couchant…
Excellent ! Horrifreux vient de trouver un nouvel ami : abominaffreux !
Transporter des glaçons sur une charrette sans aucune protection contre la canicule, chapeau !
Pas sûre que je puisse aller en Inde tout de suite : ça se voit trop quand je cherche mon chemin. x)
Je dirais même plus, époustoubouriffant ! xD
Incroyable récit de votre périple au Rajasthan, j’aime beaucoup ta manière de relater tes voyages teintée de nombreuses anecdotes et fun facts ! ^^ Outre les très belles photos, tes descriptions sont vraiment belles et élaborées… Perso, assis dans mon vieux canap’ à Villeurbanne, c’est comme si j’étais transporté à des milliers de km de là à travers tes écrits (ça augure que du bon pour tes prochaines aventures transibériennes ^^). Les descriptions culinaires me fuuument xD à chaque fois c’est comme si j’avais le goût en bouche et ma bave se met à perler au bout des lèvres !!! Faut pas me faire des choses comme ça !
En tout cas, ça me confirme que le Rajasthan n’a pas usurpé sa réputation : magnifiquement belle et magique jusqu’à l’indécence, chargée d’Histoire et de légendes, fascinante et colorée… Mais le « paradis » à un prix, à savoir ce capharnaüm dantesque si propre à l’Inde, des chaleurs accablantes, ce tourbillon d’impondérables qui peuvent parfois décourager… Même si le jeu en vaut la chandelle, vous avez eu un certain courage toi et ta soeur de vous lancer dans un pareil périple pour deux femmes européennes ! :0
Bref, merci de me faire rêver par procuration Marion ! 😛
Il n’y a pas que Marion qui a une belle plume Yohann apparemment : )
Carrément !! Et Yohann est un fin gourmet et excellent cuisinier… Je vous recommande son compte Insta 😉
Merciiii à toi Yohann de me lire si fidèlement et de prendre le temps de me laisser des commentaires si inspirés ^^
Je vois que tu as saisi le paradoxe du Rajasthan, entre poésie séculaire et bordel sans nom… xD
Je compte bien t’embarquer avec moi dans le transsibérien, t’inquiète !!!
Ooooh ça m’a toute émue de lire cet article !
A ma décharge je confirme que les deux roublards de la gare de Delhi avaient des uniformes vraiment convaincants ! L’astuce c’est quand on a compris que les vrais fonctionnaires restent sous la clim et n’en ont rien à carrer d’aller courir après d’éventuelles touristes perdues :p
Et je rajoute une recommandation : si vous allez à Jodhpur allez prendre un morceau à grignoter sur le toit terrasse du Amman Homestay, demandez un kashmiri kahwa au patron et svp demandez lui la recette pour moi, il me l’avait promise et j’ai oublié de repartir avec T_T
Chaïïïï, chaïïï, chaïïïïïïï
Aaaah oui ça c’est vrai, si on avait eu ne serait-ce qu’une demi-journée de plus on aurait pu faire une super vidéo du patron en train de préparer sa fameuse tisane d’épices du Rajasthan… Encore une bonne raison de retourner à Jodhpur 😉
Moi aussi ça m’a émue d’écrire cet article et de me replonger dans les (milliers de) photos que j’avais faites. J’ai vraiment revécu le voyage en faisant ça !
Hilarantes aventures ferroviaires, je vous voyais tellement toutes les deux!