Chers Radis, je termine aujourd’hui la trilogie d’articles retraçant nos vacances sur la péninsule de Kii, au sud d’Osaka. Après une première étape méditative sur le mont Koya, la semaine dernière je vous racontais nos débuts sur le pèlerinage du Kumano Kodô… Dans ce troisième et dernier chapitre, poursuivons ensemble notre exploration des lieux sacrés de la péninsule et descendons jusqu’à l’océan ! Au programme : les deux derniers grands sanctuaires du Kumano Kodô et un petit détour par le port de Katsuura Onsen 🙂
Escale à Shingû, bourgade en bord d’océan
La semaine dernière, je vous racontais que nous avions entamé le pèlerinage du Kumano Kodô par le Nord, c’est-à-dire par le sanctuaire de Hongû. Comme nous ne voulions pas couvrir tout le parcours à pied, mais seulement des tronçons, nous avons ensuite pris le bus jusqu’à Shingû, 33 km plus bas. Ce petit bus local sinuait le long de la rivière Kumano-gawa, que les pèlerins choisissent souvent de descendre en bateau. Malheureusement, à cause du coronavirus, les barques de bois traditionnelles ne circulaient pas ce jour-là… Mais nous avons cependant pu profiter des magnifiques paysages de gorges et de cascades depuis le bus !
Nous avons passé une demi-journée à Shingû, ce qui est bien suffisant pour explorer cette petite bourgade à pied. Notre motivation principale était de visiter un des trois grands sanctuaires qui forment le triangle du Kumano Kodô : le Hayatama Taisha. Mais pour nous mettre en jambe, nous avons décidé de commencer par grimper à son petit voisin, le charmant Kamikura Jinja.
Monter les 538 marches du sanctuaire Kamikura Jinja
Nous n’avons pas regretté ce petit détour par ce mignon sanctuaire haut-perché. Au final, ça s’est révélé être notre étape préférée à Shingû ! La suite, en effet, nous a un peu laissés sur notre faim.
Petite déception au grand sanctuaire Hayatama Taisha, un des trois « incontournables » du Kumano Kodô…
Nous avons donc enchaîné cette première visite avec le fameux sanctuaire Hayatama Taisha. Comme celui-ci constitue la raison officielle pour laquelle de si nombreux touristes et pèlerins se rendent à Shingû, nous nous attendions à quelque chose d’exceptionnel. Cependant, dans le silence écrasant de la mi-journée, le sanctuaire nous a paru bien ennuyeux. L’effet coronavirus, encore très présent en ce début de juin 2020, y était certainement pour quelque chose… En effet, les sanctuaires shintô doivent en grande partie leur charme à l’animation joyeuse des fidèles, venus brûler de l’encens ou accrocher des tablettes votives ornées de dessins.
Autour de la gare : ruines du château de Shingû et parc Jofuku
Après cette visite un peu décevante, nous avons terminé notre tour de Shingû en explorant deux autres lieux d’intérêt. Situés sur le chemin de la gare, ils nous ont un peu consolés d’avoir fait le détour.
C’est ainsi que nous avons terminé notre tranquille journée de balade à Shingû. Pour résumer, je dirais que cette petite ville ne vaut pas le détour à tout prix, mais que ce n’était pas non plus une étape désagréable ! D’autant plus qu’en temps normal, c’est-à-dire hors-coronavirus, les sanctuaires doivent être bien plus animés.
Nachi Taisha : le plus beau des trois sanctuaires du Kumano Kodô
Nous avons d’ailleurs fait une toute autre expérience dans le troisième et dernier des grands sanctuaires du Kumano Kodô, le magnifique Nachi Taisha. Nous l’avons visité le lendemain et, sans la moindre hésitation, l’avons élu comme le plus beau des trois. Un coup de cœur qui tenait à la fois à la beauté des paysages, à l’architecture unique du sanctuaire et à l’ambiance qui y régnait.
Marche d’approche par le sentier du Daimonzaka
Fidèles à notre petit système de tire-au-flanc, nous nous sommes approchés du sanctuaire en bus, puis avons terminé les derniers kilomètres par le sentier de pèlerinage. Pour cela, nous avons emprunté une des plus belles sections du Kumano Kodô, appelée « Daimonzaka ». En moins d’une heure, celle-ci monte au Nachi Taisha à travers une dense forêt de cèdres très anciens.
Retrouver la foi vivante des sanctuaires japonais
En arrivant au Nachi Taisha, tout en haut d’une colline avec vue plongeante sur la vallée, nous avons retrouvé avec bonheur la véritable ambiance des sanctuaires shintô. C’était un samedi après-midi et il y avait beaucoup de monde : des familles, des groupes de jeunes entre amis, des couples de petits vieux… Ils déambulaient joyeusement dans le parfum d’encens et l’ombre d’un camphrier géant, comme s’ils étaient de sortie au parc.
De l’autre côté du camphrier sacré
Ainsi, quand ils se rendent dans un sanctuaire, les Japonais suivent une multitude de petits rituels, toujours payants et souvent assez ludiques. En exagérant à peine, on pourrait comparer ça à une fête foraine dévote… Au Nachi Taisha, la meilleure façon d’adresser ses prières aux kami (divinités shintô) est certainement de traverser le camphrier géant !
Cascade de Nachi : la plus haute chute d’eau du Japon
Le camphrier avait son petit succès… Mais le top du top au Nachi Taisha, ça reste de terminer sa visite par la superbe cascade de Nachi ! Elle est si populaire qu’on a créé une friandise spéciale en son honneur, un mochi tout allongé fourré à la pâte de haricots rouges. Nous n’avons donc pas manqué de goûter à ce gâteau de riz gluant, et surtout de nous diriger vers le fond de la combe où niche le sanctuaire.
À Katsuura Onsen, profiter de l’océan Pacifique
C’est d’ailleurs la direction que nous avons suivie le soir-même, pour notre dernière étape sur la péninsule de Kii. Après avoir crapahuté pendant une semaine à travers les montagnes escarpées qui occupent son centre, nous nous sommes échoués avec bonheur sur la côte pacifique. Pour cela, nous avons choisi Katsuura Onsen, une petite ville thermale réputée pour sa pêche au thon traditionnelle et ses bains chauds en bord d’océan.
Amis Radis, concluons sur cette note estivale notre fabuleuse semaine de vacances sur la péninsule de Kii 🙂 Je garde une saveur particulière de ce bout de terre hérissé d’arbres touffus, peuplé de kami et de drôles d’oiseaux. Oui, je n’oublierai pas de sitôt la cuisine des moines végétariens, le feu sacré, les cèdres séculaires, les sources cachées du Kumano Kodô et les côtes dentelées de Kii…
Oh quelle belle et puissante nature!
Ouille les moustiques , faut pas gratter!
Alors je vois qu’on recherche l’animation, un peu comme les touristes de clou
Je comprends bien, même si sur les photos tout paraît dans le bon ordre des choses sanctuairement parlant, tranquille, coloré, tempéré
C’est beau
Eh oui, même moi qui déteste la foule en temps normal, je me surprends à guetter le badaud ! Animal social un jour, animal social toujours…
En tous cas « tempéré » ce n’est pas le mot que j’utiliserais, car ici il fait très chaud et trèèèès humide :p
C’est le chat bus de chez rotor de chez miasaki
Aaaaaah très belle tentative, le Chat-Bus de mon voisin Totoro !! Il y a définitivement quelque chose dans le regard… Mais en réalité, ce n’est pas à lui que j’ai pensé en premier 😉
Totoro
Toujours un grand plaisir de te lire Marion. Merci pour ces partages.
Pour le tigre, je dirais un mix du serpent du livre de la jungle et du chat de Alice au pays des merveilles😃
Merci Claire 🙂 Et surtout BRAVO, car il s’agit en effet du chat du Cheshire !! J’ai d’abord pensé à lui parce que, dans Alice au Pays des Merveilles, il nous apparaît lui aussi perché – dans tous les sens du terme… :p
Je poste ta carte dès demain de Fukuoka, où je me trouve à présent ^^
Oh merci beaucoup 😺.
Gros bisous.
Quel beau voyage avec toi Mariounette ! Les marches dans la forêt…la gracieuse miko dont la jupe rouge s’harmonise avec les couleurs du temple et contraste magnifiquement avec le vert hallucinant de la forêt qui surplombe le lieu.
Je comprends que ça peut être frustrant de voir ces lieux sacrés sans l’animation et l’expression de la ferveur des fidèles…mais crois moi, pour être retournée récemment dans l’écrin de St Guilhem et des gorges, après des semaines de randonnées quasi solitaires dans les environs, on est vite nostalgique de la paix et de la communion avec la nature qu’offraient ces lieux lorsqu’ils s’animent à nouveau…
Moi aussi j’ai pensé au chat du pays des merveilles….
Merci pour cette belle balade( j’irai bien faire le pèlerinage….), bravo pour les photos !
Gros bisous
Merci pour ce beau commentaire, et bravo d’avoir trouvé le chat du Cheshire, même si malheureusement tu n’as pas été la plus rapide 😉
C’est vrai que la foule c’est pas le top non plus… Fait croire qu’on n’est jamais content xD
Arf, si c’est pas le Chat-Bus de Totoro alors… Le Cheshire Cat d’Alice ? Simba du Roi Lion ? 😉
En tout cas, merci encore et toujours pour ces magnifiques photos, j’ai vraiment l’impression d’être dans un film de Miyazaki avec ces forêts, ces marches, cette eau, ces couleurs… Du pur bonheur pour les yeux ! C’est toujours un plaisir de suivre tes aventures et j’ai hâte de lire la suite 😀
Gros bisous <3
Merci beaucoup à toi d’être une aussi fidèle lectrice et commentatrice !!
Bien vu pour le Cheshire Cat, c’est bien lui, avec ses yeux foufous ^^ Claire l’avait trouvé avant toi, mais comme tu es la seule à m’avoir donné le nom exact du personnage, tu as droit à une carte postale de consolation… Et je te dois bien ça, pour tous les encouragements que tu m’apportes chaque semaine 🙂 🙂 🙂