Ces derniers temps, je m’intéresse de plus en plus près à la cuisine coréenne ! Peut-être un peu parce que c’est la mode, probablement à cause de l’excellent film coréen Cast Away on the Moon, et… certainement parce que j’ai rencontré un charmant jeune homme qui a vécu à Séoul 😉 Et c’est d’ailleurs ce même jeune homme qui m’a accompagnée, il y a quelques semaines, au restaurant Doshilack, à Lyon.
C’est le meilleur restaurant coréen de Lyon, il faut absolument qu’on y aille ! Par contre, il vaut mieux réserver…
« Le meilleur restaurant coréen de Lyon »
Tu parles, je ne me suis pas faite prier 😉 Numéro trouvé, téléphone décroché, table pour deux réservée !
Nous voilà donc partis pour le quartier de la Guillotière, que j’affectionne particulièrement pour son ambiance multiculturalo-bobo. Nous avons descendu la colorful rue de Marseille, où j’ai eu le plaisir d’habiter par le passé, et vers laquelle je connais pas mal de bonnes adresses. Puis nous avons failli passer au pied de la façade sans nous arrêter, tant la devanture est… décrépie et peu avenante ! Vraiment étonnant… Encore pire que TOMO, mon restaurant japonais préféré à Lyon, qui ne paye déjà pas de mine de l’extérieur. Franchement, le Doshilack décroche le pompon ! On dirait un vieux resto des années 90, crasseux et surtout fermé. Il faut y regarder à deux fois pour s’assurer que c’est bien ouvert…
L’habit ne fait pas le moine !
Mais quand on pousse la porte, quelle bonne surprise ! Le Doshilack est en réalité un restaurant assez chic, qui vous transporte en Corée du Sud dès vous en franchissez le seuil. Tous les petits détails du dépaysement sont au rendez-vous : clim à gogo de marque japonaise, baguettes et cuillers en métal sur les tables, céramiques coréennes, menu bilingue décoré de figurines traditionnelles en papier coloré… L’accueil est fort distingué, assuré par des serveurs authentiquement coréens, portant un tablier bien propre sur une chemise blanche impeccable.
Nous nous sommes donc assis dans la fraîcheur, bienvenue en ces temps de canicule. Puis, après avoir commandé un vin de prune en apéro, nous avons parcouru la jolie carte faite main.
Une cheffe coréenne et une carte réduite pour des saveurs authentiques
Ce qui est vraiment agréable au Doshilack, c’est que le restaurant respire l’authenticité : on est immédiatement embarqué pour un voyage France-Corée. On sent que la cheffe est coréenne et que la carte a été élaborée avec soin pour nous faire découvrir des saveurs typiques. Et surtout, détail que ne trompe jamais : plusieurs tables étaient occupées par des couples ou familles de Coréens !
Proverbe pourri inventé pour l’occasion : « quand la diaspora s’en vient, le goût n’est pas loin… ! »
En Corée, le concept bien français de succession entrée-plat-dessert n’est pas vraiment de mise. Cependant, comme beaucoup de restaurants asiatiques, le Doshilack a un peu adapté sa carte aux habitudes françaises. En guise d’entrée, nous avons donc choisi de partager une grande galette de pommes de terre râpées et de fruits de mer, appelée haemul jeon. Apparemment, ces galettes peuvent être immenses et se partagent de préférence entre amis, pour accompagner l’apéro… C’était un poil huileux, mais croustillant à souhait et vraiment goûteux ! Je dois dire que je ne m’attendais pas à manger une crique dans un restaurant coréen, et au final ç’a été une très bonne surprise 🙂
La farandole des banchan
Cette entrée était ma foi fort goûteuse, mais ce qui m’a vraiment mis des étoiles plein les yeux, c’est le plat. Au Doshilack, on choisit simplement le plat principal (en général, une viande ou un poisson), et les accompagnements (banchan) sont les mêmes pour tous. Leur composition varie en fonction de l’humeur de la cheffe…
J’ai opté pour un jeyuk bokkeum, soit des travers de porc épicés et sautés au barbecue coréen (c’est-à-dire sur plaque chauffante). Mon expert ès Corée, quant à lui, s’est laissé tenter par un nagki bokkeum, c’est-à-dire des poulpes préparés de la même manière. Deux plats typiquement coréens, que ce soit pour le mode de cuisson ou l’assaisonnement bien pimenté !
Et c’est alors que l’aventure des banchan a commencé. Les banchan, ce sont ces petits plats divers et variés qui accompagnent le plat principal. Le serveur est arrivé avec un grand plateau rond qu’il tenait très haut, si bien qu’on ne voyait pas ce qu’il y transportait. Il a d’abord posé devant chacun de nous un bol de métal rempli de riz blanc, rond et légèrement collant, comme on le mange au Japon. Le bol était recouvert d’un couvercle pour garder la chaleur. Puis, méthodiquement, il a saisi chacune des petites coupelles posées sur le plateau et les a alignées au milieu de la table.
À chaque fois qu’il déposait un banchan entre nous, il en énonçait le nom : « feuilles de sésame marinées, algues frites, pickles de légumes, kimchi (chou fermenté au piment, pilier central de la gastronomie coréenne), beignets de kimchi, racines de lotus assaisonnées, tofu frit, légumes mijotés, anchois sucrés-salés… » Et ça n’en finissait plus, on avait l’impression qu’il n’allait jamais s’arrêter !!! En tout, il a disposé un total de dix coupelles à partager entre nous, finissant par un ramequin de feuilles de salade verte et une dose de ssamjang (pâte de soja fermentée au piment).
Un repas très ludique
J’étais ébahie, on aurait dit une gamine qui débarque pour la première fois sur un champ de foire. Toutes ces couleurs, toutes ces textures, tous ces parfums ! Je ne savais plus où donner de la tête. Quand les plats sont arrivés pour compléter ce tableau soigneusement composé, je frétillais littéralement d’allégresse. J’ai retiré le couvercle qui tenait mon riz au chaud, saisi mes baguettes en métal (typiquement coréen !) et suis partie en exploration des différents banchan.
Tout était soigné, délicat, goûteux ; chaque coupelle était un petit monde en soi, respirant à la fois l’élégance et la force des saveurs. Ici la puissance du piment fermenté, là le croquant sucré de la racine de lotus, plus loin l’arôme résineux de la feuille de sésame… J’allais de surprise en surprise, découvrant des saveurs que, malgré mes quelques voyages en Asie, je n’avais JAMAIS goûtées.
Après avoir grignoté un peu de tout, je me suis attaquée au gros du travail : la dégustation « façon barbecue coréen ». C’est vraiment rigolo comme façon de manger car on peut se montrer très créatif. Je commençais par prendre une feuille de salade, puis j’y disposais un peu de riz tout chaud. Ensuite, j’ajoutais un morceau de viande bien caramélisée, un peu de kimchi, un autre banchan de ma convenance, j’enveloppais le tout et… hop ! Je croquais dans ce rouleau plein de saveurs et de textures. C’était vraiment amusant et surtout très convivial, puisqu’on partage tous les banchan. Et autant vous dire qu’on n’a pas laissé une seule miette 😉
Last but not least… Des desserts exceptionnels !
Oui, je pèse mes mots : e-x-c-e-p-t-i-o-n-n-e-l-s. C’est bien connu, les restaurants asiatiques ne sont généralement pas réputés pour leurs desserts. Et les restaurants coréens, pas plus que les autres… Cependant, la cheffe du Doshilack est pâtissière de formation et ça se ressent immédiatement dans la fabuleuse carte des desserts ! Je regrette même que le Doshilack ne fasse pas salon de thé l’aprem, car on pourrait y venir rien que pour ces délices sucrés. En plus, ils servent une infusion de yuzu divine (yujacha), préparée à partir de cet agrume asiatique si cher à mon cœur… Apparemment, originaire de Chine, le yuzu serait arrivé à peu près en même temps au Japon et en Corée. Moi qui le croyais originaire de l’île de Shikoku, au sud du Japon ! Les Japonais m’ont bien trompée 😉
Je n’arrivais pas à choisir parmi tous ces merveilleux desserts ! Alors, comme j’adore finir le repas sur une boisson chaude, j’ai pris une « infusion gourmande ». Bien m’en a pris !! En plus de ce délicieux thé de yuzu (quoiqu’un peu sucré peut-être), j’ai eu droit à une mini-part de tous les desserts qui me faisaient le plus envie. C’était beau, c’était bon, c’était délicat et TRES inhabituel. Bref, c’était… eh oui, c’était « exceptionnel » 😉
Le repas s’est ainsi terminé sur une apothéose qui donne un sacré goût de reviens-y ! Je n’en ai pas testé d’autres, donc je n’oserais pas affirmer que le Doshilack est le meilleur restaurant coréen de Lyon… Mais une chose est certaine : I’ll be back!
Et vous les Radis, ça vous donne envie de tester ? 🙂 Vous connaissiez peut-être déjà cette institution du « Pays du Matin calme » à Lyon ?
L assiette de poulpes pour moi !! 🙂
ça m’étonne pas 😉 Je pense que tu adorerais la cuisine coréenne, toi qui aimes le piment et les aliments fermentés !
Ils mangent pas mal de viande, mais il y aussi plein de recettes véganes et sans lactose…
Oh mince!Encore une adresse qu’il va falloir tester à ma prochaine visite…avec Margueritte.
MargueriTe 🙂
Avec plaisir ! La liste s’allonge… Et c’est pas fini, j’ai encore quelques tours dans ma manche pour bien festoyer à Lyon :p
Excellente lecture pour moi
Comme toujours!
J’ai du prendre un kilo.
Je persiste a demander a ce que ce contenu soit transmis au resto sus cité…
Merci merci ^^
Tu as raison, je pourrais tenter de négocier un dessert gratuit pour la prochaine fois, héhé 😉
Râh la vache ! Si j’avais lu cet article à sa sortie je ne serais JAMAIS reparti de Lyon sans qu’on aille manger là bas !!!
Je serai de retour ….