Comme je suis en plein dans la préparation de 14 mois de baroude, je me suis dit que j’allais partager avec vous mes astuces pour préparer un long voyage ! Je sais bien qu’on a parfois envie de voyager, mais sans trop savoir où, quand, comment… Décider d’une destination de voyage est souvent un choix difficile. Et il faut ensuite planifier, budgétiser, organiser, réserver… Mais pas de panique, on y arrive toujours 😉 En ce qui me concerne, j’ai fini par développer une méthode ! Dans cet article, je vous explique comment je m’y prends, étape par étape. J’espère que ça pourra vous inspirer…
Étape 1 : qu’est-ce qui me fait rêver ?
Connaître ma motivation pour voyager
Planifier un voyage, surtout s’il dure plusieurs semaines ou mois, demande du temps et de l’énergie. C’est pour cette raison que je pense qu’il est indispensable de se tourner vers une destination qui nous fait RÊVER. Peut-être que ça paraît bête de le formuler, mais c’est une étape qu’on ne doit pas négliger…
Selon moi, il n’y a pas de hiérarchie dans les raisons de vouloir visiter un pays. Que ce soit un récit de voyage d’un pote, la gastronomie découverte dans un restaurant, un livre, un film, une affiche qu’il y avait dans votre salle de classe… Tout ce qui compte, c’est que votre envie de visiter ce lieu soit authentique. Car ça vous donnera l’énergie et la motivation nécessaire pour préparer un super voyage et, notamment, pour sortir de votre zone de confort. Car voyager, c’est toujours aller au devant de l’inconnu – il faut forcément se mettre un petit coup de pied aux fesses 😉 Et c’est bien plus facile quand on sait pourquoi on le fait !
Plutôt que « où », me demander « quoi » : quelles expériences ai-je envie de vivre ?
Voici une liste de questions que vous pouvez vous poser pour explorer vos envies de voyages :
- Est-ce qu’il y a une destination particulière, pays, région ou même ville, qui me trotte en tête depuis longtemps ?
- Est-ce que j’ai un « délire » à assouvir depuis super longtemps, qui me motiverait à traverser la moitié de la planète ? Ex : porter un sari, apprendre à faire de la calligraphie chinoise, faire un trek en très haute altitude, dormir dans le désert…
- Est-ce qu’il y a un type d’activité que j’ai vraiment envie de prioriser pendant mes prochaines vacances ? (thermes, ski, escalade, plongée, trek, gastronomie, musées, yoga…)
- Est-ce que j’ai envie de découvrir ou de m’améliorer dans une langue étrangère ? Ou au contraire, est-ce que c’est important pour moi de partir dans un pays où on parle bien français ?
- Est-ce que je veux privilégier certains modes de transport ? Ex : éviter l’avion qui pollue, prendre des trains à couchettes, faire du stop, faire du bateau…
- Est-ce que je suis à le recherche d’un grand dépaysement, ou au contraire d’un certain confort, de repos ?
- Nature ou ville ? Ou les deux ? Mer, montagne, jungle, steppe, taïga, lacs… ?
- Quel genre de climat ?
- Est-ce que j’ai un gros budget (ambiance pays scandinaves) ou pas (ambiance pays du Sud) ?
N’oublions pas : choisir, c’est renoncer 😉
Il est probable qu’après avoir répondu à ces questions vous ayez une liste de douze pays que vous rêvez de visiter, pour plein de raisons diverses et aussi valables les unes que les autres. Ma suggestion personnelle est de ne pas trop multiplier les destinations pour un seul voyage, sauf si vous partez vraiment longtemps. En effet, vous risqueriez de passer à côté de l’essence des lieux que vous visitez… Personnellement, j’essaye de ne jamais rester moins de deux nuits au même endroit et, si je pars moins d’un mois, je ne visite qu’un pays. Et encore, pas en entier !
Pour la conception de mon prochain voyage, j’ai été confrontée à ce défi : j’avais mille projets en tête, y compris sans lien avec le voyage, et je ne savais pas du tout quoi prioriser. Mais je me suis donné le temps : j’ai listé ce qui me faisait envie, j’ai pesé le pour et le contre, j’ai mesuré mes ressources en temps, argent et énergie. Et surtout, j’ai laissé décanter les choses. C’est ainsi que, au détour d’une petite séance de méditation, tout s’est mis en place de soi-même et j’ai su ce que j’avais à faire… Mes rêves se sont détachés du reste 🙂
Étape 2 : quel est mon budget ?
L’argent, le nerf de la guerre
Bien entendu, l’argent va influencer vos plans de façon assez conséquente. Autant estimer vos ressources le plus tôt possible. Ce n’est pas seulement l’argent dont vous disposez, mais aussi celui que vous pensez pouvoir économiser d’ici votre départ. Parfois, repousser un voyage de quelques mois permet d’encore mieux profiter sur place…
Estimer le coût de la vie dans mon pays de destination
Pour ça, les guides de voyage proposent généralement des estimations. Lonely Planet, par exemple, propose généralement trois gammes de prix : budget, moyen, et haut de gamme. En ce qui me concerne, je ne me retrouve pas toujours dans ces estimations, car je suis prête à mettre plus ou moins d’argent selon les postes de dépense. Par exemple, ça ne me gêne pas de dormir en dortoir dans des auberges de jeunesse, mais j’aime bien me payer un bon resto de temps en temps…
Du coup, pour faire une estimation plus personnalisée, je prépare en général un tableau Excel avec une ligne par jour et une colonne par type de dépense :
- Logement
- Nourriture
- Transports
- Activités
Ensuite, je personnalise les prix de chaque ligne en fonction de ce que je souhaite faire à ce moment du voyage. Par exemple, quand je suis partie en Inde en octobre dernier, je n’ai presque rien dépensé pendant la première semaine car j’étais hébergée chez un ami. Mais pour chaque jour où j’étais au Rajasthan avec ma sœur, j’avais prévu le budget nécessaire dans chaque colonne. J’ai mis cette technique en place il y a quatre ans, quand je suis partie en Thaïlande, et je trouve que ça marche d’enfer parce qu’à chaque fois j’ai pu maîtriser mon budget à quelques dizaines près !
Pour vous aider à remplir les colonnes, vous pouvez aller voir des sites comme « où et quand », qui ne sont pas mal faits.
L’idée du siècle : me faire loger gratuitement
Le logement est généralement le premier poste de dépense quand on voyage. Cependant, il existe des moyens très agréables de ne RIEN payer pour son logement :
- Faire du volontariat avec des associations comme WWOOF et Workaway : contre quelques heures de bénévolat par jour, on vous offre le gîte et le couvert. C’est en train de devenir ma façon PRÉFÉRÉE de voyager ! Rien de tel pour partager le quotidien des locaux, goûter la gastronomie et apprendre des recettes, sortir des sentiers battus et faire de vraies belles rencontres
- Se faire héberger chez l’habitant avec Couchsurfing : une sorte de réseau social où on s’invite sur le canapé des gens… Très prisé des jeunes et, bien évidemment, top pour rencontrer les locaux !
- Faire un échange de maison, par exemple avec Home Exchange : trop bien pour avoir un vrai « chez-soi » à l’étranger. Et, souvent, une voiture, des bons plans, etc. A noter que c’est complètement légal, même pour les locataires, et qu’on peut très bien proposer son logement même si on est en appartement…
- Faire du « house-sitting », par exemple avec Trusted Housesitters : garder la (généralement très belle) maison de locaux partis en vacances ou en déplacement. Parfois c’est même rémunéré ! Souvent, il faut aussi s’occuper des animaux de compagnie, et on peut même avoir une voiture à dispo.
Moins de 29 ans ? Faites un permis vacances-travail !!
Dans cet article sur les visas, je vous explique en quoi consiste ce permis, qui permet aux jeunes Français de moins de 29 ans de partir un an en Australie, Nouvelle-Zélande, Canada, Japon… ou encore quatre autre pays. Le gros avantage : on a le droit de travailler sur place, mais on n’est pas obligé, ce qui offre 100 % de flexibilité et permet au voyage de s’autofinancer !
Pour ma part, c’est la solution que j’ai choisie pour partir passer un an au Japon à partir de novembre 2019 🙂
Étape 3 (M-6) : bloquer mes dates et réserver mes billets d’avion
Quand partir : #horssaison
Au moment de bloquer les dates, je ne peux évidemment que vous inviter à partir hors-saison. Si vous pouvez vous le permettre, vous économiserez beaucoup d’argent sur les transports et les logements. En plus, vous aurez une expérience plus authentique car il y aura moins de touristes !
Pour ma part, j’adore voyager au printemps et à l’automne. Les températures y sont douces et la nature changeante, et il y a beaucoup moins de monde qu’en été. Pour l’Asie, qui est la région du monde où j’aime le plus voyager, je recommande en particulier l’automne, à condition que la moisson soit terminée. Bien-sûr, si on part dans l’hémisphère sud, mieux vaut checker les températures et les saisons, parce qu’on peut être surpris !
Bien choisir mon billet d’avion
En fait, je n’arrête définitivement les dates de mon voyage que le jour où j’achète mes billets d’avion. En effet, les prix peuvent vraiment varier d’un jour à l’autre… Donc, jusqu’au dernier moment, je m’offre la possibilité de décaler légèrement mes dates de voyage en fonction des prix.
Voici les conseils que je peux vous donner quant à l’achat de billets d’avion :
- Pour les longs courriers, je vous conseille de vous y prendre six mois à l’avance
- Dans la recherche de vol, comparer les prix à 2-3 jours près : ça peut faire une grosse différence !
- Si possible, éviter les départs collant avec les weekends et vacances scolaires. De mon expérience, les vols les moins chers sont généralement le mardi et le mercredi.
- Comparer différents aéroports de départ et d’arrivée (ex : j’habite dans le Sud-Est et je compare toujours les prix au départ de Lyon, Paris et Genève)
- Pour les longs courriers, on économise généralement beaucoup en tolérant une escale. Idéalement, il faut qu’elle dure entre deux et trois heures, au cas où le premier avion aurait un peu de retard et afin que les bagages suivent bien.
- Dans le recherche de vols, faire attention aux heures de départ et d’arrivée (ne pas partir trop tôt et ne pas arriver trop tard, car ça peut se transformer en vraie galère)
- Une fois le meilleur vol trouvé en regardant sur les comparateurs de vols (moi j’aime bien Kayak), toujours vérifier que ce n’est pas moins cher en achetant directement sur le site de la compagnie aérienne
Étape 4 (M-5) : décider de mon itinéraire précis
Selon moi, c’est l’étape la plus délicate dans la préparation d’un voyage. En effet, elle implique à la fois de faire des recherches sur les activités, paysages, transports, etc., mais également de faire des CHOIX !
Pour cette phase, je ne jure que par les guides touristiques (comme Lonely Planet ou Le Routard), car ils permettent d’avoir une bonne vue d’ensemble du pays visité. Même si je complète par des recherches personnelles sur internet, je me sers toujours d’un guide papier pour dessiner les grandes lignes de mon itinéraire. Avec moi, « paper is not dead !! » 😉
Même si des recherches complémentaires sont nécessaires, rien de tel qu’un guide papier pour déterminer les grandes lignes d’un voyage !
Concernant le choix d’itinéraire, voici les conseils-clés que je voudrais vous donner :
- Commencer par repérer et lister les activités/lieux/évènements que vous ne voulez absolument pas manquer (ex : festival, ville, plongée…). Ensuite, tirer des traits entre les lieux concernés : votre itinéraire de base est là !
- Toujours vérifier que les trajets que vous imaginez sont faisables, pas trop chers et pas trop fatigants. Pour ça, le site Rome2Rio est une absolue panacée !
- Varier les moyens de transport peut ajouter du fun au voyage
- Perso, comme je le disais plus haut, je ne reste jamais moins de deux nuits au même endroit, pour bien m’imprégner des lieux
- Suite logique : n’ayez pas peur de faire des choix… Si vous essayer de trop compresser de choses en un seul voyage, vous ne profiterez plus de rien. Less is more 😉
Étape 5 (M-4) : réserver mes hébergements
Selon le type de logement recherché, et si on peut se le permettre, je conseille de s’y prendre trois-quatre mois à l’avance. Cela permet notamment d’attraper des logements d’exception à pas cher ! Et c’est d’autant plus vrai si, comme je le suggérais plus haut, on veut tester les modes de logement gratuits comme le WOOFing, le Couchsurfing, l’échange de maisons et le house-sitting.
Pour ceux qui préfèrent aller en auberge de jeunesse, je recommande chaudement le site Hostelworld : je trouve qu’ils ont beaucoup de choix et que les avis sont très fiables. En gros, quand on réserve un logement qui a une note au-dessus de 9/10, on est vraiment certain de loger dans un super endroit !
Et quand je pars à plusieurs, je ne manque jamais de regarder sur AirBnB. Il n’y a rien de tél pour se trouver un petit appart tout confort, où on peut facilement se faire à manger et ainsi économiser des sous…
Enfin, quand je ne trouve pas mon bonheur sur un de ces deux sites, je me tourne vers Booking, car ils recensent des hébergements dans les bleds les plus paumés ! (j’ai récemment pu le vérifier avec la Sibérie)
Étape 6 (M-3) : faire les demandes de visa
Cela n’est bien-sûr valable que pour les pays où un visa est nécessaire. Pour les courts séjours touristiques, ce n’est par exemple pas le cas en Thaïlande, au Japon ou encore au Mexique… Mais si un visa s’avère nécessaire, comme par exemple en Inde ou en Chine, il faut prévoir le coup bien à l’avance. Non-seulement parce que ça prend du temps, mais aussi parce qu’il faut le budgétiser !
J’ai placé cette étape à M-3 parce que la plupart des visas ont une durée de validité de 90 jours. Attention, il ne faut pas confondre cette durée avec le temps de séjour autorisé sur place ! La durée de validité, c’est le temps qu’on a pour entrer sur le territoire à partir du moment où le visa a été édité. Par exemple, je viens d’obtenir un visa pour la Mongolie, édité le 6 août : j’ai donc jusqu’au 4 novembre pour entrer en Mongolie. Mais ensuite, mon visa est encore bien valable pour 30 jours sur place.
Étape 7 (M-2) : réserver les transports & activités sur place
Cette étape découle directement de la phase de définition de l’itinéraire. A ce stade, vous aurez certainement une bonne idée de ce qu’il est nécessaire de réserver à l’avance, ou pas… Plus vous partez en haute-saison, plus il peut être utile de réserver transports et activités à l’avance. Pour ma part, je viens de réserver une place de ballet à St Pétersbourg pour dans un mois, et il n’y avait déjà plus beaucoup de place ! #faitescequejedispascequejefais
Étape 8 (M-1) : faire mon sac et acheter le matériel manquant
C’est la phase finale, celle qui sent bon le départ : enfin, faire son sac !! En ce moment, je suis en plein dedans pour mon départ qui a lieu dans moins de quatre semaines. Je ferai certainement un petit article dédié spécialement à ce vaste sujet, car la constitution d’un sac de voyage possède sa propre géopolitique… C’est toute une histoire 😉 Surtout quand il faut acheter du matériel complémentaire avec un budget limité, comme c’était mon cas !
Et nous voici, chers Radis, à la fin de ce long article. J’espère sincèrement que ces petits conseils, glanés au fil de mes propres voyages en Asie et en Europe, pourront vous être utiles. Et surtout, j’espère que ça vous a inspirés et que ça vous a donné ENVIE de voyager 🙂
Étape 9.faire le tour de la famille et des amis pour faire le plein de tendresse de ses proches 😉 ça aussi tu es en plein dedans 🙂
C’est quel ballet que tu vas voir à St Petersbourg ?
C’est vrai, je m’y attelle en ce moment 😉
J’aurais bien aimé voir le Lac des Cygnes ou Casse Noisette, mais impossible aux dates où j’y étais ! Je me suis donc rabattue sur Don Quichotte : 2h30 de ballet avec deux entractes, je pense que ça va être du beau pestacle 🙂 En plus c’est la soirée d’ouverture de la saison au théâtre Mikhailovsky, ça devrait être ambiancé !