Bonjour mes chers Radis ! Cette semaine est très spéciale pour moi : je fête mes un an de voyage en solo 🙂 Eh oui, cela fait bien douze mois que j’ai quitté la France toute seule, pour parcourir en train la Russie, la Mongolie et la Chine, puis explorer de fond en comble le Japon avec un visa vacances-travail. Une année riche en rêves réalisés (dont le Transsibérien !) et en aventures plus ou moins grandes (dont juste une petite pandémie…). À quelques semaines du retour, je ne peux m’empêcher de faire le bilan de cette expérience hors du commun, différente de tout ce que j’ai connu jusqu’à présent. J’espère que ces pensées pourront inspirer celles et ceux qui rêvent de partir seul(e) et qui n’osent pas se lancer !

1. Pendant ce long voyage, je n’étais (presque) jamais seule 🙂

C’est la première chose que m’ont dite les voyageurs aguerris quand je leur ai confié ma peur de la solitude : en voyage, on n’est jamais seul(e) ! Et, très franchement, rien n’est plus vrai. Ceux d’entre vous qui me suivez depuis mon départ savez que je me suis fait PLEIN d’amis au cours de ce voyage. Beaucoup plus, en fait, que si j’étais restée dans mon petit quotidien en France… Et pourtant, je suis quelqu’un de plutôt timide. Je ne me serais jamais douté qu’en voyageant seule je ferais autant nouvelles rencontres.

Souvenir de la Cité interdite, à Pékin : une de mes photos absolument préférées du voyage... Sur le banc, vous voyez les trois compères que j'ai rencontrés pendant mon trek en Mongolie, et avec qui j'ai continué à voyager en Chine pendant une bonne semaine.
Souvenir de la Cité interdite, à Pékin : une de mes photos absolument préférées du voyage… Sur le banc, vous voyez les trois compères que j’ai rencontrés pendant mon trek en Mongolie, et avec qui j’ai continué à voyager en Chine pendant une bonne semaine. De gauche à droite : les Écossais Colin et Joey, et le Parisien Antoine. Et par terre, un Chinois qui a insisté pour prendre une photo avec eux et qui, spontanément, a posé sa main très haut sur la cuisse d’Antoine. Je ne peux PAS m’empêcher de rire chaque fois que je revois le sourire crispé d’Antoine, en mode « il est gonflé celui-là de poser sa main sur ma cuisse mais bon il faut sourire pour la photo. »

Je n’ai jamais fait autant de rencontres qu’en voyageant seule

En effet, quand on est seul(e), les gens viennent bien plus facilement nous parler ! Que ce soient d’autres voyageurs ou des habitants du coin, d’ailleurs. Ainsi, je me suis fait des super copines en Sibérie, des potes déjantés en Mongolie et me suis fait offrir des tours de bateau gratuits sur un lac japonais. Tout ça parce que j’étais seule avec mon appareil photo et mon petit sac à dos, et que ça intriguait les gens ! Et bien sûr, chaque fois que j’allais dans une auberge de jeunesse, je me trouvais immédiatement des comparses pour rendre visite à un Bouddha géant ou déguster un bon canard laqué.

2. Tant qu’à vivre une pandémie, autant être au Japon ?

Une statue de la divinité Jizô, protecteur des voyageurs et des bébés dans la foi japonaise shintô, bien protégé par son petit masque en tissu sur-mesure.
Une statue de la divinité Jizô, protecteur des voyageurs et des bébés dans la foi japonaise shintô, bien protégé par son petit masque en tissu sur-mesure.

Le seul laïus que je puisse apporter à cette vérité vraie, c’est que, effectivement, en pleine pandémie il y a nettement moins de monde dans les auberges de jeunesse… Et encore, à Kobe j’ai rencontré un Tchèque baba-cool qui traversait tout le Japon à pied en faisant de l’urbex* !

* Petite parenthèse qui n’a RIEN à voir : saviez-vous que le Japon est le paradis de l’urbex (« urban exploration »), sorte de safari urbain qui consiste à photographier des lieux désaffectés ? En effet, suite à la bulle économique et démographique des années 1990, de nombreux immeubles en béton, complexes hôteliers et écoles géantes ont été abandonnés… Mais, grâce au savoir-vivre légendaire des Japonais, ils sont encore intacts, comme si les usagers les avaient quittés hier. Pas un graffiti !

Je me considère comme très chanceuse !

J’ai démarré mon voyage en septembre 2019 et, après mes 12 000 kilomètres de voyage en train, je suis arrivée au Japon en novembre. En gros, deux mois avant que la pandémie de covid-19 ne nous frappe de plein fouet… Depuis, la plupart des Japonais que j’ai croisés m’ont dit qu’ils étaient désolés pour moi, parce que je n’étais vraiment pas tombée sur la bonne période pour voyager. Mais en réalité, je pense sincèrement que j’ai eu beaucoup de chance de faire mon visa vacances-travail au Japon cette année. En effet, si j’étais restée dans mon studio à Lyon, je crois que serais devenue complètement dingue ! Sans compter que j’ai pu visiter la Russie, la Mongolie et la Chine (!!!) littéralement un mois avant le début de l’épidémie.

De plus, je me suis confinée dans les magnifiques Alpes japonaises, au sein d’une famille où j’ai pu étudier le japonais, me défouler au potager et approfondir ma connaissance de la cuisine japonaise. Et cet été, malgré les infrastructures fermées et les diverses restrictions sanitaires, j’ai pu explorer des coins superbes désertés par les touristes, comme Nara ou le superbe mont Koya. Vraiment, pas question de me plaindre !

À lire aussi : tout savoir sur mon expérience de voyage au Japon en plein covid-19

3. C’est fou : je suis aussi heureuse de rentrer que je l’étais de partir

Souvenir de ma première journée de voyage à St Pétersbourg, il y  a un an, jour pour jour ! Je n'en reviens pas... J'ai l'impression que c'était il y a une décennie. J'ai l'impression d'avoir TELLEMENT changé depuis ! Je suis émue en repensant à toutes les questions que je me posais ce jour-là, à toutes les expectatives, les souhaits, les peurs et la soif de découverte qui me gonflaient la poitrine.
Souvenir de ma première journée de voyage à St Pétersbourg, il y a un an, jour pour jour ! Je n’en reviens pas… Je jurerais que c’était il y a une décennie. J’ai l’impression d’avoir TELLEMENT changé depuis ! Je suis émue en repensant à toutes les questions que je me posais ce jour-là, à toutes les expectatives, les souhaits, les peurs et la soif de découverte qui me gonflaient la poitrine.

Lorsque je suis partie il y a un an, je me félicitais d’avoir pris la bonne décision en faisant ce voyage. Je sentais intensément que, dans tous les aspects de ma vie, c’était le bon moment pour moi. Je me sentais prête financièrement, psychologiquement, émotionnellement. Et surtout, j’en avais terriblement envie ! En partant seule faire le Transsibérien et vivre au Japon, je réalisais d’un seul coup deux de mes plus grands rêves, tout en surmontant quelques-unes de mes plus grandes peurs. C’est un beau cadeau que je me suis fait et j’en suis, aujourd’hui encore, fière et reconnaissante.

Un an de voyage, c’était juste ce qu’il me fallait

Pourtant, il y a quelques semaines j’ai fait le choix d’écourter mon voyage. En effet, je vais rentrer un mois et demi avant la fin de mon visa japonais. De plus, je renonce à aller passer un mois sur la côte Est des États-Unis, où je devais rejoindre une amie très chère… Certes, en ces temps de pandémie, un voyage aux États-Unis n’est pas des plus opportuns. Mais ce n’est pas la seule raison, car, en réalité, j’ai très envie de rentrer en France. Non pas que je sois malheureuse au Japon, mais j’ai la sensation très nette d’avoir accompli ce que j’étais venue faire. En quelque sorte, j’ai terminé le voyage intérieur que j’avais entamé il y a un an à St Pétersbourg…

À présent, je suis aussi excitée à l’idée de retrouver mes proches et de chercher un appart que je l’étais en préparant mon départ !

4. Il me reste encore tellement de choses à explorer…

J'ai eu un énorme coup de cœur pour la Mongolie, où je n'ai passé qu'une dizaine de jours, entre la Russie et la Chine. Je me suis fait la promesse ferme d'y retourner au moins pour un mois et d'explorer les steppes à cheval !
J’ai eu un énorme coup de cœur pour la Mongolie, où je n’ai passé qu’une dizaine de jours, entre la Russie et la Chine. Je me suis fait la promesse ferme d’y retourner au moins pour un mois et d’explorer les steppes à cheval !

Bien que je sente que ce voyage-ci touche à sa fin, et qu’il est temps pour moi de rentrer en France et de me reconstruire un quotidien, je laisse derrière moi de nombreuses régions inexplorées. Il faut dire que ce n’est pas en un mois qu’on fait le tour d’un pays-continent comme la Russie ou la Chine ! Et même le Japon, où je me rendais pour la troisième fois et où j’aurai passé plus de dix mois, renferme encore plein de promesses. Mais je me dis que c’est une excellente nouvelle : bien sûr qu’on n’a JAMAIS fini d’explorer un pays, et je suis ravie d’avoir de bonnes raisons de revenir 🙂

Nihon, ittekimasu!!

(« Japon, je pars mais je reviendrai !! »)

À lire aussi : le bilan de mes dix semaines de voyage en train et en Transsibérien, de St Pétersbourg à Chengdu (Chine)

5. Vivement ma prochaine aventure… en France !

Pas question de m’arrêter de rêver

Si je suis si sereine à l’idée de rentrer, et même enthousiaste, c’est que j’ai hâte de poursuivre mon prochain projet. Au printemps de l’année dernière, je vous ai confié les trois plus grands rêves que je souhaitais réaliser. Je peux mettre une petite encoche devant le Transsibérien et l’année au Japon… Et passer à mon troisième rêve foufou : essayer de terminer mon premier roman ! En effet, je rêve en secret d’être écrivain à peu près depuis que je sais écrire mon prénom. Aujourd’hui, je sens avec plus d’intensité que jamais que le moment est venu de tenter ma chance. Comme le voyage en solo, cela exige que je surmonte de grandes peurs, mais je suis déterminée à ne plus laisser l’anxiété tenir la barre.

Essayer d'écrire pour être publié, c'est terrifiant. Mais, exactement comme pour le voyage solo, ce n'est qu'en surmontant mes peurs et en essayant que je saurai si j'en suis capable !
Essayer d’écrire pour être publié, c’est terrifiant. Mais, exactement comme pour le voyage solo, ce n’est qu’en surmontant mes peurs et en essayant que je saurai si j’en suis capable !

C’est parti pour un long voyage au cœur des mots !

J’ai donc commencé à me former à « l’écriture créative », comme on dit dans le milieu. J’avais déjà fait un stage d’une semaine avant de partir et, depuis quelques mois, j’ai repris ma formation en parallèle à mon voyage au Japon. Je m’aide d’un excellent manuel, écoute de nombreux podcasts d’écriture et m’efforce d’appliquer tout ce que j’apprends à mon projet de roman en cours. Et peu après mon retour en France, je pourrai donner un coup d’accélérateur à mon processus d’écriture grâce au Nanowrimo (« National Novel Writing Month ») ! Cet évènement annuel, lancé aux États-Unis mais devenu mondial, encourage tous les aspirants romanciers à écrire 50 000 mots pendant le mois de novembre. Un défi que je compte bien essayer de relever… J’ai hâte d’y être et vous comprenez donc pourquoi je mets fin à mon voyage sans regrets !

Croyez-moi : je n’ai pas fini de vous en parler, de ce voyage 😉

J’ai encore des TONNES d’anecdotes, de photos, de recettes, d’inspirations et même de haiku (poème courts) à partager avec vous ! Cette année de voyages a été si riche en expériences diverses que je pourrais encore y consacrer des dizaines d’articles. Alors, restez dans le coin pour découvrir la suite des trésors de souvenirs que j’ai le bonheur de remporter avec moi 🙂

Cet article a 11 commentaires

  1. criclecroque

    Hé hé voici encore un bel article de voyage!
    On partage bien ton enthousiasme et une part de tes émotions de ce mois de septembre.
    Heureusement qu’on lit que tu vas poursuivre l’écriture sinon l’angoisse du manque nous etreindrait plus encore…
    A très sous peu donc ahaaha

    1. Marion

      Haha pas d’angoisse, je suis bien trop bavarde pour m’arrêter en si bon chemin xD

  2. Kantoussan Pascale

    Un super article, digne de ce beau anniversaire ! Merci pour tous ces moments de partage si vivants, si intenses… vivement les prochains épisodes et vivement aussi de te revoir bientôt ! Je languis aussi de t’entendre raconter le reste de vive-voix !

    1. Marion

      Merci Pascale 🙂 oui, promis, j’aurai encore plein de choses à te raconter…

  3. Hildegard

    Que je suis contente de te retrouver bientôt!🥰🥰
    La vie est aventures , et comme tu aimes écrire les tiennes,on se sent avec toi
    En Mongolie,Aouuuuuhhh,le pipi le plus fun qui m ait été donné de lire, meilleur souvenir d’article pour moi, en Chine dans les brumes des ascensions,au Japon dans les reflets des lacs,dans les montagnes qui fument,partout à la table des échoppes ,sur les sentiers , les tatamis et couchettes de train..
    Les jardins, parcs ,potagers, maisons de bois en Sibérie ou au Japon, les temples millénaires,les églises orthodoxes, la Cité interdite,la station de ski…
    Les artisans, le thé, le saké, le tofu, la calligraphie, les rituels près du feu,les onsens,les canards,les petits vieux, tes rencontres…que d’images…. de souvenirs …d’émotions nous avons partagés avec toi !
    Merci Mariounette❤🌸

    1. Marion

      Haha, je sais que t’aimes bien les p’tits vieux, chaque fois que j’en prends en photo je pense à toi xD
      Moi aussi je les adore, ils sont trop mignons (et/ou marrants) et souvent encore plus dépaysants que les jeunes !
      Et la Mongolie… Aaaaaaaah… Pour moi aussi ça restera l’un des moments les plus marquants du Transsibérien. C’était tellement une bonne surprise !!

  4. Hildegard

    Au fait. C’est rien de dire la joie que j’aurai à lire ta prochaine grande aventure…un roman😉✍🍫✨🎂joyeux blog’versaire !

    1. Marion

      Bon, il faut déjà que l’écrive, hein… C’est plus facile de commencer que de terminer 😉
      Gambarimasu !!! (« je vais me démener » en japonais)

  5. Chlo-chan

    Comme dirait la chanson : I’m so excited! J’ai des papillons dans le ventre rien qu’en te lisant. Je trouve ça tellement incroyable tout ce que tu as fait, j’en ai les larmes aux yeux… J’ai tellement hâte de te retrouver et de pouvoir parler de tout ça avec toi en direct !! Profite bien de tes dernières semaine, gros bisous <3 <3

    (PS : c'est marrant que tu parles d'urbex, ça me fait penser à la chaîne YouTube – que tu connais peut-être déjà d'ailleurs – de Tev/Ici Japon qu'on regarde avec Vincent, et il a déjà visité plein de sites genre un hôtel abandonné, une ancienne station de ski, etc. C'est incroyable mais moi j'ai un peu de mal, ça me fout une angoisse xD)

    1. Marion

      Ooooh t’es trop mignonne 😉 Moi aussi je suis émue à l’idée de rentrer bientôt et de retrouver tout le monde… C’est ça qui est bien : j’ai beau avoir adoré mon voyage, j’ai aussi hâte de rentrer !!

      (je te comprends pour l’urbex… Moi j’aime bien quand on voit que la nature a repris ses droits ^^)

  6. Hildegard

    Coucou Chloé .moi aussi je regarde Ici Japon😉😘.Nathalie

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